Réjouissons-nous et rendons à César...
Les réseaux sociaux de la sphère taurine partagent et avec l'expression d'une juste et légitime satisfaction les décisions de la Cour Administrative d'Appel de Marseille qui a reconnu le droit à continuer d'exister pour l'école taurine el toreo, pour le centre de tauromachie de Nîmes et dans un second arrêt pour l'école taurine d'Arles. La presse taurine espagnole a mesuré la portée de ce type d'action et repris généreusement l'information.
Le CRAC Europe a été débouté de sa demande et renvoyé dans les cordes avec le rejet de son argumentation visant à fermer les écoles pour protéger les enfants et les libérer de prétendus mauvais traitements aux animaux. Encore la preuve de l'utilité de participer aux procédures juridictionnelles que nous opposent les liberticides anti-taurins et plus fort encore, c'est la énième démonstration qu'à bon escient la défense peut prendre le pas sur l'attaque. Encore une fois en effet le droit taurin est dit par la justice à la demande de ceux qui militent pour l'abolition de la corrida.
La CAA, suivant le mémoire en défense du Ministère de l'Intérieur, confirme le cadre juridique de la corrida, rappelle que le préfet a agi en conformité avec les pouvoirs qui sont les siens en matière de protection de l'enfance et rejette la référence aux recommandations du Comité International des Droits de l'Enfant de l'ONU comme non étayée dans les faits. Elle souligne par ailleurs que « les mineurs ne viennent pas (dans les écoles taurines) pour profiter de la distraction ou du spectacle (de la corrida) mais pour apprendre à en être les acteurs » ; une belle définition de l'objet des écoles taurines.
Tout pourrait être bien dans le moins mauvais des mondes mais... dès la veille du délibéré et sachant que l'affaire était perdue, le CRAC Europe a repris l'initiative de la communication en demandant aux parlementaires d'interdire l'accès des arènes aux moins de 16 ans. Ne nous berçons pas d'illusions, la guérilla continue.
Sommes nous prêts à affronter un tel acharnement ? il faut croire que tout n'est pas parfait puisqu'il faut constater et regretter en effet :
qu'un tel enjeu n'ait pas mobilisé en amont du risque encouru, « le coup passa si près que » la leçon devra être retenue,
que les écoles n'ait pas toutes décidé de défendre la cause alors qu'elles étaient toutes concernées. Leur absence au cours de la procédure aurait pu leur être préjudiciable.
Alors rendons à Brigitte Dubois, présidente du Centre de Tauromachie de Nîmes et de Catalogne, ce qui lui revient.
Au nom de son école taurine, une des écoles visées par la plainte du CRAC Europe, elle a mené la contre-attaque avec l'appui de Maître Jean-Pierre Bigonnet, avocat au barreau d’Alès. Elle en a subi les conséquences en attirant sur sa personne la colère des sympathisants du Crac, injuriée violemment qu'elle a été sur facebook. C'est donc aux deux écoles nîmoises, parties à l'affaire, que l'ensemble des écoles taurines françaises doit désormais ce jugement qui bénéficiera à toutes les autres. Salueront-elles ce geste ?
Mais il ne faut pas en rester là, la commission juridique de l'ONCT et l'UVTF doivent travailler à la consolidation du statut des écoles et préparer l'assaut suivant qui ne manquera pas.
En 2018, la FSTF a distingué Brigitte Dubois en lui attribuant le prix El Tio Pepe, une toquade, un égarement ? Non, c'était reconnaître l'engagement d'une femme courage qui n'épargne ni son temps, ni son argent, ni sa personne pour la promotion de la corrida et ce depuis de nombreuses années.
Merci à elle et à toutes les personnes qui ne baissent pas les bras.
Dominique Valmary